A joint response to the Rwanda judgement announcement
Less than a week after a further four deaths in the Channel, we are appalled that the UK Government has been given the green light for its inhumane Rwanda scheme which violates the fundamental rights of asylum seekers.
The effect on people in Northern France seeking safe, new lives in the UK cannot be underestimated. This will worsen the humanitarian emergency persisting at the British border, funded by taxpayers. Calais and Grande Synthe remain cruel and dangerous places for thousands of people seeking safety. Human rights are routinely abused and thousands of people sleep rough in and around the city. Police are carrying out evictions every 24 hours in December despite the cold weather, seizing and often destroying tents, sleeping bags and other personal belongings. Instead of providing safe routes so that people can safely claim asylum, the UK Government recently pledged to increase the funding given to the French military to patrol the border. The looming threat of deportations to Rwanda will intensify these desperate journeys, but it will not stop them.
When the Rwanda deportation scheme was announced earlier this year, the effect on the mental health of displaced people was devastating and immediate, both for people in Northern France and already in the UK. People feared they risked being flown to Rwanda before their asylum claim had been heard, and that they would remain in Rwanda if their claim was accepted (under the Government’s current plans, both of these would be true). There is a real risk that unaccompanied minors who are not recognized as such by the British state are flown to Rwanda under this scheme, completely contrary to all international conventions on children’s rights. The atmosphere was tense and despondent whilst people were confronted with these uncertainties; two people took their own lives amidst all the confusion and misinformation.
Simultaneously, many Ukrainians were briefly accommodated in Calais before being transferred to the UK. The admirable success of the visa scheme for Ukrainians shows that the UK & France are able to collaborate on providing safe passage to people seeking safety. Grassroots organisations remain in Calais because the UK and French Governments are failing to fulfil this responsibility to people of other nationalities facing equal threats. Around 80% of all asylum applications in the UK succeed either at the initial stage or on appeal - these are people who deserve protection, and yet they are treated with an inhumane disregard at almost every stage of their journey.
On Wednesday 14th December, at least four people died trying to reach the UK. It’s been just over a year since the drowning which claimed over 31 lives in the Channel. They died as they were exercising their right to claim asylum. That day, there were 44 ferry crossings, 36 Eurotunnel journeys & countless car and plane journeys without incident. People risk their lives because the UK Government gives them no other choice. People have the right to seek asylum, but in limiting people’s options to arrive to the UK safely you are forcing them to undertake horrendous, life-threatening journeys. We are alarmed by the potential consequences of this policy: people will continue making dangerous crossings, then risk living in hiding in the UK for fear of seeking asylum and being sent back to Rwanda.
There is an answer: a fairer, compassionate asylum system. Flying people to an unsafe third country they have no connection to will do nothing to stop small boat crossings. What we need is safe routes for people to come to the UK and have their asylum claims heard.
What is clear from today’s judgement is that people’s right to choose where they want to claim asylum is being disregarded. Whilst the media attention will soon shift away from Calais and Dunkirk we will continue to stand alongside the people on the UK / French border who are seeking safety. We call on the UK government to scrap this cruel and inhumane policy. They can and must do better to ensure that a just, compassionate and workable system is in place for all seeking asylum.
Signatories
Utopia 56
Humans for Rights Network
Calais Food Collective
Project Play
L’Auberge Des Migrants
Channel Info Project
Human Rights Observers
Refugee Legal Support
Collective Aid
French Translation
Moins d'une semaine après la mort d’au moinsquatre personnes dans la Manche, nous sommes consternés de constater que le gouvernement britannique a reçu le feu vert pour son projet inhumain concernant le Rwanda, qui contrevient aux droits fondamentaux des demandeurs d'asile.
Les conséquences ne peuvent pas être sous-estimées sur les personnes exilées bloquées dans le Nord de la France qui cherchent une nouvelle vie en sécurité au Royaume-Uni. Cette annonce va aggraver l'urgence humanitaire qui persiste à la frontière, financée par les impôts britanniques. Calais et Grande Synthe sont des endroits cruels et dangereux pour des milliers de personnes en quête de sécurité. Les droits de l'homme y sont régulièrement bafoués et des milliers de personnes dorment à la rue dans les villes et leurs environs. En décembre, malgré le froid, la police procède à des expulsions toutes les 24 heures, saisissant et détruisant souvent tentes, sacs de couchage et autres effets personnels. Au lieu de mettre en place des itinéraires sûrs pour que les personnes puissent demander l'asile en toute sécurité, le gouvernement britannique s'est récemment engagé à augmenter les fonds accordés à l'armée française pour patrouiller à la frontière. La menace imminente d’expulsion vers le Rwanda va rendre ces voyages encore plus désespérés, mais elle ne les arrêtera pas.
Lorsque le programme de déportation vers le Rwanda a été annoncé au début de l'année, l'effet sur la santé mentale des personnes déplacées a été dévastateur et immédiat, tant pour les personnes du nord de la France que pour celles qui se trouvaient déjà au Royaume-Uni. Elles craignaient d'être expulsées vers le Rwanda avant que leur demande d'asile n'ait été entendue, et de rester au Rwanda si leur demande était acceptée (selon les plans actuels du gouvernement, les deux cas de figure seraient vrais). Il existe un risque réel que des mineurs non accompagnés qui ne sont pas reconnus comme tels par l'État britannique soient envoyés par avion au Rwanda dans le cadre de ce programme, ce qui est totalement contraire à toutes les conventions internationales relatives aux droits de l'enfant. L'atmosphère était tendue et découragée alors que les gens faisaient face à ces incertitudes ; deux personnes ont mis fin à leurs jours au milieu de toute cette confusion et de cette désinformation.
Dans le même temps, de nombreux Ukrainiens ont été brièvement hébergés à Calais avant d'être transférés au Royaume-Uni. Le succès admirable du système de visa pour les personnes ukrainiennes montre que le Royaume-Uni et la France sont capables de collaborer pour offrir un passage sûr aux personnes en quête de sécurité. Les associations de terrain sont à Calais parce que les gouvernements britannique et français n'assument pas cette responsabilité envers les personnes d'autres nationalités confrontées aux mêmes menaces. Environ 80 % des demandes d'asile au Royaume-Uni aboutissent, soit au stade initial, soit en appel. Ces personnes méritent d'être protégées, mais elles sont traitées avec un mépris inhumain à presque toutes les étapes de leur voyage.
Le mercredi 14 décembre, au moins quatre personnes sont mortes en tentant de rejoindre le Royaume-Uni. Un peu plus d'un an s'est écoulé depuis le naufrage qui a fait 31 morts dans la Manche. Ces personnes sont mortes alors qu'elles exerçaient leur droit de demander l'asile. Ce jour-là, 44 traversées en ferry, 36 trajets en Eurotunnel et d'innombrables trajets en voiture et en avion se sont déroulés sans incident. Les personnes exilées risquent leur vie parce que le gouvernement britannique ne leur laisse pas d'autre choix. Elles ont le droit de demander l'asile, mais en limitant leurs possibilités d'arriver au Royaume-Uni en toute sécurité, elles sont obligées d’entreprendre d'horribles voyages qui mettent leur vie en danger. Nous sommes alarmés par les conséquences potentielles de cette politique : les personnes continueront à faire des traversées dangereuses, puis risqueront de vivre cachés au Royaume-Uni de peur de demander l'asile et d'être renvoyées au Rwanda.
Il y a une réponse possible : un système d'asile plus juste et compatissant. Envoyer des personnes par avion dans un pays tiers peu sûr avec lequel elles n'ont aucun lien ne fera rien pour arrêter les traversées en petit bateau. Ce dont nous avons besoin, c'est d'itinéraires sûrs permettant aux gens de venir au Royaume-Uni et de faire entendre leur demande d'asile.
Ce qui ressort clairement du jugement d'aujourd'hui, c'est que le droit des personnes à choisir où elles veulent demander l'asile n'est pas respecté. Alors que l'attention des médias va bientôt se détourner de Calais et de Dunkerque, nous continuerons à nous tenir aux côtés des personnes qui cherchent la sécurité à la frontière franco-britannique. Nous demandons au gouvernement britannique d'abandonner cette politique cruelle et inhumaine. Il peut et doit garantir qu'un système juste, compatissant et viable soit mis en place pour tous les demandeurs d'asile.